Il est 2h52 du matin

Il est 2h52 du matin. Je m'adonne avec plaisir à mon sport favori. Je gobe les mots, je dévale les lignes, j'avale les pages. Quel plaisir, quel silence, quelle tranquilité. Je tombe sur ceci :

"Il y a des campagnes que tous destinait à rester misérable, couvert de brandes, de maquis et où,pourtant, l'activité humaine a réussi, à force de persévérance,le miracle de fair venir l'harmonie et même la prospérité. Cette campagne-là était à l'opposé : la nature lui avait donné un sol aéré, bien noir, où tout poussait de soi. elle l'avait couverte  d'un ciel clément que le soleil et la pluie se partageaient avec une courtoisie bien douce ; elle l'avait semée de monts, d'où coulaient des ruisseaux clairs mais dont l'escarpement ne gênait pas les cultures et même les favorisait. Or il semblait que les hommes n'avaient eu de cesse qu'ils ne ruinassent ces dons, s'entre-tuant et déchaînant par leur innconduite la guerre fratricide et la famine qui décime les faibles. Cette campagne était envahie de mauvaises ronces qui débordaient sur les chemins et le cavalier qui s'y avançait devait prendre garde à ne pas perdre sa direction tant les plus grandes routes, laissées à l'abandon, finissaient par se réduire à des sentes presque invisible dans les halliers. Sur deux maisons qu'on apercevait, l'une au moins était en ruine. Il fallait prendre garde, dans les bois, aux chiens redevenus sauvages qui semblaient attaquer les hommes moins par instict que par rancune".

L'Abyssin - p. 584 - Jean Christophe Ruffin.

Quelle Coincidence !!! ca se passait en France à l'époque du Roi Louis XIV.